Sébastien Lanson



Serait-ce cette décennie passée à San Francisco qui pourvut au phrasé et au toucher de Sébastien sur sa guitare de luthier
des saveurs de joli raisin californien aux tanins doux de la Napa Valley ?

Lorsqu’à huit ans, on est séduit par un album de Bill Evans et Kenny Burrell, les dés sont jetés. Reste seulement à choisir entre le clavier et la guitare, instrument pour lequel opte définitivement l’ado que n’ont pas calmé les cours de piano au conservatoire.

Après quelques chansons et solos composés en tribute à Hendrix, Clapton et aux Beatles, Sébastien Lanson entre en jazz à quatorze ans. Il rejoint bientôt l’American School of Modern Music de Paris, prend des cours avec le guitariste Philippe Petit et joue régulièrement dans les clubs de jazz parisiens.

La suite s’écrit outre-Atlantique, près de San Francisco où il s’installe en 1997, à vingt ans. Il y restera neuf années marquées par la rencontre décisive avec Fred Berry qui l’invite à jouer dans l’orchestre de Louie Bellson et du Stanford Jazz Orchestra, où il a l’occasion d’accompagner Bobby Hutcherson, Billy Higgins ou Jon Faddis. Il crée aussi son propre trio, anime des masterclasses au Stanford Jazz Workshop et se produit avec plusieurs formations aux côtés de musiciens tels que John L. Worley Jr, Fil Lorenz ou Marcus Shelby. Tandis qu’il enchaîne concerts, tournées et festivals (Monterey, Umbria, Montreux, Jazz à Vienne), son jeu se teinte d’une élégance très west coast dont témoigne, en 2004, l’album In Transition, quintessence de son expérience américaine.

Après un détour par Séville, où il accompagne la Cie de danse contemporaine La Tarasca ou le chanteur brésilien Ricardo Mateus, Sébastien Lanson rentre en France. Il se partage entre l’enseignement – il donne des cours d’improvisation à Sciences Po – et sa carrière d’interprète de jazz, notamment avec le Clover Trio (Benoist Raffin et Damien Argentieri), dont le premier album, Harvest, est salué par la critique. Il explore aussi volontiers d’autres territoires (théâtre dans le cadre d’une adaptation des Chants de Maldoror avec le comédien Malo de la Tullaye, jazz baroque avec le violoncelliste Éric-Maria Couturier).