Origines et enfance

Senny Camara est née à Dakar, au Sénégal, dans une famille non-griot (son père ancien tirailleur sénégalais, sa mère femme au foyer).
Elle a passé une grande partie de son enfance à Tataguine (région de Thiès) dans un environnement marqué par les traditions sérères (animisme, chants de transe, rite du «ndëup»).
Élevée par sa grand-mère, elle a été baignée dès son jeune âge dans la musique traditionnelle, les chants de guérison et les rythmes communautaires.

Formation et instruments

Très tôt intéressée par la musique, elle demande à un apprenti luthier de lui fabriquer une kora — un instrument traditionnel de musique ouest-africaine, habituellement joué par des hommes.
Elle s’inscrit à l’École nationale des arts (Conservatoire) de Dakar pour étudier la musique traditionnelle : guitare, balafon, piano, et surtout kora.
Après son arrivée en France, elle poursuit sa formation à Paris/Saint-Denis et découvre la harpe celtique, qu’elle adapte à sa technique habituelle de la kora.

Carrière musicale

À Dakar, elle commence par jouer dans des hôtels et des groupes, chantant parfois de la musique afro-cubaine, jazz, ou variétés.
Au début des années 2000, elle s’installe en France.
Elle est l’une des rares femmes joueuses de kora à se produire sur scène et à lui donner une place de premier plan.
En 2020, elle publie son EP solo intitulé Boolo ("unité" en wolof), qui mélange sa kora avec guitare, balafon, contrebasse, et traite de thèmes comme la migration, le mariage forcé, et l’éducation.
Elle fait aussi partie du collectif féminin O’Sisters, créé sous l’impulsion de la DJ/ productrice Missill, mêlant électro, percussions, voix, kora, et messages d’émancipation.

Style & thèmes

Le style de Senny Camara mêle musique traditionnelle sénégalaise (kora, balafon, chants sérères) et influences contemporaines/fusion : harpe celtique, cavaquinho brésilien, etc.
Ses textes abordent la solidarité, l’unité, l’éducation, la migration, la condition des femmes, la tradition revisitée.
Elle revendique aussi sa place de femme dans un domaine très masculin (la kora) et utilise son art comme moyen d’émancipation.